
Résumé de l’éditeur : Dans la station balnéaire de Brighton, indifférents au tumulte du monde en cet été 68, trois personnages sont réunis pour les besoins d’un film dans l’esprit des « Swingin’ Sixties ». Talbot Kydd, la soixantaine, producteur chevronné, navigue entre les complications (réécritures sans fin du scénario, erreurs de casting, manigances des associés, défection de l’actrice principale) et se demande comment sortir du placard. Anny Viklund, jeune beauté américaine à la vie amoureuse chaotique voit réapparaitre son ex-mari, terroriste en cavale, et suscite l’intérêt de la CIA. Quant à l’épouse délaissée du metteur en scène, Elfrida Wing, autrefois saluée comme la « nouvelle Virginia Woolf » avec son premier roman, elle combat sa panne d’écrivain à grand renfort de gin tonic. L’épigraphe de Tchekhov – « La plupart des gens mènent leur vraie vie, leur vie la plus intéressante sous le couvert du secret » – annonce le thème principal du roman : la duplicité. La simulation, composante essentielle dans la réalisation d’un film, s’insinue partout, dans la sphère privée comme dans la sphère publique : tromperie, vol dissimulé, adultère furtif et fausse amitié. À travers ces trois personnages complexes et attachants, Boyd nous entraîne dans les coulisses où se trame le scénario imprévisible de nos vies secrètes, et nous livre un roman d’une allégresse contagieuse, dont la légèreté apparente n’est que la politesse de la tragédie.
Je remercie les éditions du Seuil et Babelio de m’avoir permis de découvrir ce très beau roman de William Boyd dont le visuel est particulièrement accrocheur. Tous les amoureux de cet auteur seront heureux de retrouver la vivacité de son style et la traduction très soignée d’Isabelle Perrin. Avec ce roman, on retrouve l’auteur dans un univers qu’il maîtrise brillamment. Scénariste et réalisateur, William Boyd met en scène un trio de personnages qui évoluent sur un lieu de tournage. Talbot, Anne et Elfrida sont très attachants et l’auteur brosse leurs portraits respectifs sans concession. En effet, tous sont écorchés, mènent une double vie et souffrent de diverses addictions. Progressivement, les masques tombent… William Boyd dépeint une époque et des personnages avec brio et bienveillance. Les chapitres s’enchaînent et cette lecture est réellement plaisante. A lire et à conseiller.